Le Japon, tourmenté par une guerre civile jusqu’au début du XVIIe siècle, vit la défaite du clan des Satsuma, dirigé par la famille Shimazu, et la victoire du clan des Tokugawa.
Le nouveau Shôgun Tokugawa parvint à diriger l’ardeur belliqueuse des Satsuma vers Okinawa.
Le 5 avril 1609 marque l’invasion de 3000 soldats, et l’occupation de l’île jusqu’en 1879.
Iheisa Shimazu promulgue pour la seconde fois à Okinawa, l’interdiction totale de posséder des armes et de pratiquer des techniques martiales. La noblesse autochtone continua à se voir contrainte de vivre dans la capitale, à Shuri.
Seuls les samouraïs japonais, ainsi que les membres de la haute société okinawaïenne eurent le droit de porter le sabre. Les forges furent fermées, et les objets métalliques confisqués. Seul fut autorisé, un couteau attaché par une chaîne sur la place de chaque village, et de surcroît gardé par deux soldats.
Ce contexte de coercition stimula le développement caché, de techniques de défense à main nue (Okinawa-té, té = main), et à partir d’outils de travail dont l’ensemble est appelé ko-budo, mais originellement Tegua.
Les endroits retirés et sombres se firent le théâtre d’entraînements poussés à l’extrême. La profonde méfiance des experts induisit un évitement de la consignation écrite de leurs techniques. Ainsi nous ne savons à ce jour que très peu de choses, relatives à leur pratique.
Récemment, des historiens japonais pensent que le ko-budo n’a pas été développé par les paysans, mais par des seigneurs okinawaïens, au contact des samouraïs japonais, qui auraient par la suite transmis ces techniques aux paysans et pêcheurs.
En effet, il aurait été difficile pour un paysan travaillant toute la journée afin de nourrir sa famille, d’élaborer des techniques, dont celle du saï (sorte de trident), qui n’a jamais été un outil agraire.
D’autres pensent, chose simple et logique, que le ko-budo s’est simplement développé dès les premiers échanges avec la Chine.
De plus, on sait que dès le XVIIe siècle, des habitants d’Okinawa aisés, se rendaient en Chine afin d’ y apprendre le maniement des armes, et cela rien que pour le plaisir.
Le 1er indice officiel de l’existence du ko-budo date de 1480 environ, sur l’île de Yaeyama au sud d’Okinawa.
Le chef de la tribu locale Oyekei Akahachi, aurait mis au point des mouvements de combat sous forme de dance rituelle, en utilisant le bâton long (Bô), ainsi que la rame (Ekku). Cette île devint réputée, si bien que Peichin Tokumine, ainsi que Sakugawa y vinrent pour apprendre les katas de bâton long crées par Akahachi (Akahachi No Bo).
Édité le 03.04.2013