Ce dernier est né à Naha dans le quartier de Higashi-machi, le 25 avril 1888.
Il est le second fils de Chosho, un importateur de médicaments chinois et fournisseur de la famille royale d’Okinawa.
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A l’âge de trois ans, et devant le grand âge de ses parents, il est adopté par son oncle qui n’avait pas de successeur.
Son véritable prénom était « Machu », qui désigne l’arbre « pin » en dialecte d’Okinawa.
Un vieil ami de son grand-père choisit le prénom de « Chojun ». Son père mourut lorsqu’il atteignit cinq ans.
Il fut poussé ensuite à l’âge de 11 ans, à pratiquer le Tomari-té sous la direction de son voisin Ryuko Aragaki (1875 - 1961).
Ce dernier fut réputé pour avoir terrassé Choki Motobu.
Enfant, on surnommait Chojun « Sale gosse », tant son caractère était asocial.
La riche famille Miyagi possédait deux bateaux et faisait commerce dans l’imort-export. Chojun fit par ce biais de nombreux voyages en Chine, où il fut placé dans des riches familles de commercants.

Il fut ensuite à l’âge de 14 ans introduit par Aragaki Ryuko chez Kanryo Higaonna. En effet, Aragaki décida de s’installer à Taïwan avec sa famille. Après la traditionnelle période d’acceptation, en tant que serviteur, il fut reçut
Dès lors en pratiquant son enseignement, il devint calme et pondéré.
La fortune de sa famille lui permit de se consacrer à l’entraînement, en faisant abstraction des contingences matérielles.
Il avait l’habitude de se rendre à l’école supérieure de Shuri en courant. Il passait également une partie de son temps libre à soulever des grosses pierres à la plage. Son physique devint progressivement aussi puissant qu’endurant.
Il fut tant assidu au cours de Kanryo Higaonna, que ce dernier vint à le considérer comme son meilleur élève, et lui légua tout son savoir à la fin de sa vie.
Chojun Miyagi fut incorporé en 1910 dans l’armée japonaise, et y reçut le grade de Caporal, au sein d’une section sanitaire.
Il y étudia également le Judo et le Sumo japonais, différant du Sumo d’Okinawa qu’il avait pratiqué.
NB : Ce dernier utilise des techniques proches du Judo, Jujutsu, et de la lutte.
Il est pratiqué dans un cercle de sable (Dohyo), au lieu de paille recouverte d’argile tassé du Sumo Kyokai moderne.
Les pratiquants contrairement au Sumo japonais, reviennent à la charge dès qu’ils ont expulsé l’adversaire du Dohyo.
Il se pratique aujourd’hui avec le même vêtement que le Judo (Judogi), et un Mawashi (ceinture de Sumo) par-dessus, ou encore en short comme autrefois.

En 1915, Chojun Miyagi partit à Fuzhou, et revint en décembre pour les funérailles de Kanryo Higaonna.
Il repartit ensuite plusieurs fois en Chine à Fuzhou, afin de retrouver les professeurs de son défunt Maître.
Il se rendit également à Pékin en passant par la Corée.
On dit que la famille Miyagi contribua financièrement à grande perte, afin d’instruire Chojun.
Le contexte activiste révolutionnaire anti-mandchou, anti-japonais, et anti-occidental dans lequel était plongé Fuzhou, voulut une Chine entièrement réformée. Ce contexte ne permit pas de retrouver trente années après, trace de l’école où avait apprit Kanryo Higaonna. Il fut difficile de faire coopérer des autochtones effarouchés. Il y étudia malgré tout un style de boxe chinoise pendant deux ans.

A son retour, il mit tout de même au point le kata « Tensho », calqué sur la forme chinoise dite « Rokkishu ». Il s’inspira de l’école de la Grue pour introduire le kata, et la position « Sanshin ». Il y étudiera également la littérature chinoise, et introduira dans son enseignement la respiration du Bouddhisme Chan (ancêtre du Bouddhisme Zen japonais).

En 1921 il fit une démonstration au prince Hiro-Hito, qui devint Empereur par la suite.
En 1922, il fut engagé à l’académie de police de Naha, afin de dispenser son enseignement.
En 1924 il fit une démonstration publique de Karaté à Naha devant Jigoro Jano (le fondateur du Judo), en visite.
En 1925, il fit de même devant le prince Chichibu.

En 1926 avec Motobu, Mabuni, et Hanashiro Chomo, il fonde la « Karate Jutsu Kenkukai », ou « Ryukyu Tote Kenkyukai ».
En 1929, fut organisée par la Dai Nippon Butotukai, un rassemblement des arts martiaux. Ne pouvant s’y rendre Chojun Miyagi désigna son meilleur élève Jinan Shinsato. Devant le parterre de représentants d’écoles traditionnelles japonaises aux noms les plus impressionnants, on lui demanda quel était le nom de son école. Pris par surprise, il déclara en improvisant que son école s’appelait « Hanko-ryu » (école mi-dûre).
A son retour, narrant sa mésaventure à Chojun Miyagi, ce dernier décida en s’inspirant du troisième des huit poèmes du « Bubishi » (Bibles des arts martiaux chinois) d’appeler son style « Goju-ryu » (école de la force et de la souplesse).
Ce poème dit « Ho Goju Donto  = la manière d’inspirer et d’expirer est en douceur et en force ». Cela cadrait bien avec les différentes phases de rythmes de respirations et de mouvements que l’on pouvait observer dans ses katas.
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Il fit un voyage à Hawaï en 1932. Il reçut en 1934 une distinction du ministère japonais des sports. Il retourna à Shanghaï en 1936, afin de poursuivre ses recherches martiales. En 1937, il reçut officiellement le titre de Kyoshi de la « Butokukaï », classant définitivement le karaté comme faisant partie des arts martiaux.

Il crée les katas Gekisaï Daï Ichi et Gekisaï Daï Ni en 1940. Pendant la 2ème guerre mondiale, il perd entre autres amis et disciples, ses deux filles, ainsi que son meilleur élève Jinan Shinzato. Cependant, malgré la dévastation générale, il continue à enseigner dans son jardin. Sa maison entièrement détruite, Seko Higa, Genkai Nakaima, Jinsei Kamiya, Seikichi Toguchi, Meitoku Yagi, Eiichi Miyazato, réunirent les fonds nécessaires pour la reconstruire.
Il fonde en 1953 l’association « Goju Ryu Shin Ko Kai », sous la vice-présidence de Seko Higa, et la direction exécutive de Seikichi Toguchi.

C’est son homonyme An’ichi Miyagi, malgré l’absence de lien de parenté qui prend sa succession, à sa mort le 8 octobre 1953, après avoir été assurée temporairement par son assistant Seko Higa.
An’ichi Miyagi est président d’honneur de la Fédération Internationale de Karaté-do Goju-Ryu d’Okinawa (IOGKF), et conseiller technique de Morio Higaonna.
Malgré cela, Chojun Miyagi ne nommera officiellement aucun successeur, et ne décernera aucune ceinture noire.
Parmi les élèves de Chojun Miyagi, on dénombre : Seko Higa, Seikichi Toguchi, Meitoku Yagi, Ei’ichi Miyazato, Keiyo Matanbachi, Sakiyama, Arima, Arazato, Tomoyori Kiei, Isumi Kwa Kanki, Heiko Miyazato, Seiko Fukuchi, Gogen Yamaguchi.






Édité le 03.04.2013