Natif de Shimodate, dans la préfecture d’Ibaragi, son père le DocteurTokujirô Otsuka, possédait une clinique de médecine. Hironori Otsuka fut le second de quatre enfants. Enfant, il écoutait avec intérêt les récits des exploits du samouraï Chojiro Ebashi, oncle de sa mère. C’est avec lui qu’il débuta le Jujitsu à l’âge de six ans, ainsi qu’avec son père. A l’âge de treize ans, il devint l’élève de Yokiyoshi Tatsusaburo (Shinsaburô) Nakayama (1870-1933) qui fut instructeur de Kendo de la préfecture de Ibaraki (1872), avec lequel il apprendra le Shindô-Yoshin de Ju-jitsu, ainsi que le sabre, et le Kendo. hironori01.jpg

Le Shindô-Yoshin de Ju-jitsu fut fondé en 1864 par Matsuoka Katsunosuke (1836-1898), mais les techniques remontent au XVe siècle. Matsuoka fut un docteur en médecine traditionnelle chinoise, et cela au service de la famille Tokugawa. Au sein de l’école d’arts martiaux du Shogunat, ce dernier apprit les techniques des écoles Tenjin Shinyoryu jujutsu, Yoshin Koryu jujutsu, Jikishinkageryu kenjutsu, et Hokushin Ittoryu kenjutsu. Il fonda sa propre école à Edo (nom ancien deTokyo), dans le quartier de Asakusa. Il fut promu au rang de gouverneur du comté de Hitachi, préfecture d’Ibaraki, en poste au sein du village de Ueno.
Le Shindô-Yoshin de Ju-jitsu fut constitué également d’un grand nombre de techniques de frappes, alors que la plupart des écoles de Jujitsu étaient spécilalisées dans les techniques de projection, et de combat au sol.

Hironori Otsuka étudia nombre d’autres écoles de Jujitsu. Il entra en 1911 à l’Université de Waseda, pour y étudier l’économie, et commenca l’étude du Toshin-Kenpo, ainsi que la médecine traditionnelle japonaise, sans arrêter le Shindo Yoshinryu Jujitsu.
Son père mourut en 1913, il retourna à Shimodate et fut engagé à la banque Kawasaki. Il continua la pratique du le Shindo Yoshinryu Jujitsu sous la férule de Yokiyoshi Tatsusaburo (Shinsaburô) Nakayama, et obtint à 29 ans la mention Menkyo-kaiden du Butokukaï des mains de son Maître, égalant ainsi son rang, et le nommant ainsi successeur officiel de cette école, au titre de Shihan.

En 1922, Hironori Otsuka lut dans un journal que le prince héritier Hirohito fut impressionné par une démonstration de Ryû-Kyû Karaté, lors de sa visite à Okinawa, puis Gichin Funakoshi fut invité à présenter officiellement cet art en public à Tokyo. Un ami d’Otsuka, Ito lui parla à nouveau de cet art martial appelé Ryû-Kyû Karaté Jutsu ou encore Okinawa-Té. Ito fut à cette époque cinquième dan de Judô, et élève du fondateur de cette discipline Jigoro Kano. Hironori Otsuka fut donc invité à une démonstration de Gichin Funakoshi par l’entremise de Kano au gymnase Meishojuku.
Ce fut cette même année en juillet où Gichin Funakoshi accepta Hironori Ohtsuka comme élève. Il n’existait à l’époque que quinze katas qu’un néophyte pouvait apprendre en cinq années, et un expert martial en 2 ans seulement. Il ne fallut qu’une année et demi à Otsuka pour maîtriser ces katas.
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Sa mère mourut en 1925, puis il quitta la banque Kawasaki en 1927 afin de se consacrer aux arts martiaux, et à la médecine traditionnelle en relation aux blessures occassionnées par la pratique des arts martiaux. Il obtint un diplôme deux ans plus tard, et ouvrit son premier dojô de Karaté à l’Université, et au Collège dentaire de Tokyo. Pendant cinq années, il étudia sous la direction de Gichin Funakoshi, Jigoro Kano (fondateur du Judo, Morihei Ueshiba (fondateur de l’Aïkido), Yoshitaka Konishi (fondateur du style Ryobukai), Kenwa Mabuni (fondateur du Karaté Shito-Ryu) et Choki Motobu (expert de Naha-Te).
L’influence de Choki Motobu fut déterminante. Ce dernier n’avait que peu d’estime pour Funakoshi. Motobu très bagarreur aimait se promener dans les quartiers chauds afin de tester sa technique. Funakoshi fin lettré n’avait que peu de considération pour celui qu’il considérait comme un rustre. Motobu et un des ses élèves vinrent un jour défier Funakoshi à son dojô. Ce n’est que grâce aux connaissances de Jujitsu de Otsuka, que le combat fut arrêté avant que Funakoshi ne fût violemment terrassé.
N’ayant pu faire de voyage à Okinawa, Konishi lu fit rencontrer Mabuni fraîchement arrivé à Tokyo en 1928.
Otsuka lui fit part de son incrédulité quant à l’efficacité des katas qu’il a appris avec Funakoshi, et tenta de proposer des adaptations à ces derniers. Une querelle s’ensuivit entre Hironori Otsuka et Gichin Funakoshi. Les divergences résidaient depuis le début de leur relation, mais la soif d’apprendre d’Otsuka fit contenir cet élan de pragmatisme, et de remise en cause perpetuel. Hironori Otsuka reprocha au Karaté de décomposer la technique en deux temps, soit une défense, puis une attaque.
Les arts martiaux japonais ne séparaient jamais défense et attaque. La défense ressemble parfois à une attaque. On appelle « Go no sen » le fait de frapper au départ du mouvement de l’adversaire, et d’arriver avant lui. Le « Sen no sen » (initiative sur initiative) est le fait de deviner lorsque l’adversaire va attaquer, et de lancer l’attaque avant lui.
Hironori Otsuka voulut introduire des éléments de Jujitsu, développer des assaut libres comme en boxe ou au Kendo.
Gichin Funakoshi vit cela comme une transgression de l’essence de son enseignement. Hironori Otsuka commenca à cette époque à introduire et développer des séquences de combats arrangés qu’il pratiqua avec son fils.

Hironori Otsuka fonda ainsi sa première école en mai 1934, dont le nom fut d’abord le Dai Nippon Karaté Shinko Club, puis le Dai Nippon Karaté-do Shinbu-Kai, et Ko-Shu Wado-Ryu Karaté Jutsu.
Il le raccourcit finalement en « Wado Ryu » (école de la voie le la paix), et le fit enregistrer en 1940 au Butokukai de Kyoto. Il obtint le titre de Renshi en 1938, puis de Kyoshi en En 1942, Hironori. Il fut en 1944 en première ligne pour élaborer un règlement de compétition. La Deuxième Guerre Mondiale anéanti tous ces efforts, ainsi que la plupart des dojôs et la vie de nombre de pratiquants de haut niveau. Lorsque l’interdiction de pratiquer les arts martiaux fut levée en 1951, il fonda la la « Zen Nippon Karaté Renmei ». En 1966 l’Empereur Hirohito lui décerna la médaille de Soko-Kyokujitsu-Sho, et lui remit le cinquième ordre du mérite du trésor sacré, l’élevant ainsi au rang de « Kun-Go-To c]] », pour son accomplissement dans le développement du Karaté. Le cinq juin 1967, l’organisation Wado Ryu changea son nom pour celui de « Wado Kaï ».

En 1972, il obtint le premier dixième dan de l’Histoire du Karaté, ainsi que le titre de « Meijin » de la part de la famille royale.
En 1980, un conflit éclata entre la Wado Kaï et Hironori Otsuka. Eiichi Eriguchi prit la tête de cette organisation.
En avril 1981 Hironori Otsuka fonda la Wado Ryu Karatedo Renmei.

En 1981, il laissa son fils aîné Jiro Otsuka à la tête du Wado Ryu Karatedo Renmei. Son père mourut ensuite à 90 ans le 29 janvier 1982. Ce dernier changea son nom pour celui de Hironori Otsuka II en 1983. Hironori Otsuka père laissa derrière lui la création de neuf katas, dont cinq fondamentaux.






Édité le 03.04.2013