Troisième fils de Chofu, Kyan Chotoku est né de dans une famille noble puisque descendant du roi Shosei.
Son père s’occupait de la gestion des commerces de la famille Shotei, qui fut le dernier roi des Ryu-Kyu.
Chofu était très instruit et admirait la culture chinoise. Il se trouvait être également un excellent karatéka.
Ce dernier pensait ne pas être assez sévère pour enseigner le karaté à son fils. C’est pour cette raison qu’il lui fit commencer à l’âge de 8 ans sous la direction d’un des plus anciens élèves de Sokon Matsumura, ainsi qu’avec Anko Itosu, Peichin Oyadomari. Peichin Maeda, et Matsumora Kosaku.
On pense que son premier professeur aurait été son grand-père Kyan Oyakata. Kyan Chotoku avait également été entraîné au sumo. Il était très frêle physiquement, d’où son surnom de « Migwa Chan » (Kyan le maigrichon).
Il maîtrisait parfaitement le Tomari.te, et le Shuri-te. Il était réputé pour son coup de pied sauté double.
Il apprit les katas Naïhanchi, Seisan, Gojushiho, de Matsumura et Itosu. Le kata Chinto avec Matsumora, Passaï avec Oyadomari, ainsi que Wanshu avec Peichin Maeda.
Il partit à l’âge de 12 ans avec son père s’établir à Tokyo, afin d’y étudier les arts martiaux japonais classiques.
A son retour à Okinawa à l’âge de 16 ans, son père avait perdu sa fonction au près de la famille Shotei.
La restauration de l’Ere Meiji lui fit perdre tous les privilèges relatifs à sa noble ascendance.
La famille Chotoku fut contrainte de vivre sur une minuscule parcelle dans le village de Yomitan.
Vivant dans l’indigence, Kyan fut contraint à travailler en tirant des rickshaw. Cela ne l’empêcha pas de s’entraîner intensément.
Kyan fit un voyage à Taïwan, d’où il mit au point le kata Ananku. Il rapporta également le kata de Bô « Tokumeni no kon ».
Il l’apprit d’un insulaire de Yaeyama, nommé Tokumine Peichin. Kyan Chotoku devint réputé en tant que spécialiste du Bô.
Il avait l’habitude d’enseigner dans l’obscurité. Il utilisait deux types de makiwara, l’un flexible pour renforcer ses poings, l’autre rigide pour les coups de pied.
En 1930, à Taïwan Kyan Chotoku âgé de 60 ans battit Ishida Shinzo, qui était l’instructeur de Judo du quartier général de la police de Taïpei.
Un jour, 2 élèves de Kyan Chotoku, Shimabukuro Taro, ainsi que Aragaki Ankichi eurent l’envie de tester leur professeur.
Il provoquèrent une bande de jeunes gens et s’enfuirent. Kyan Chotoku tenait un coq sous le bras, car il revenait d’un combat de coqs. Ce dernier parvint à terrasser ses adversaires avec ses jambes, et sa seule main disponible.
Le 25 octobre 1936, il participa à une fameuse réunion de maîtres d’Okinawa. Il fut décidé que les idéogrammes du karaté se traduisant « main de chine », seraient définitivement traduits par « main vide », cela afin d’en occulter l’origine chinoise.
Cela avait pour but d’exporter le karaté vers le Japon.
Ce dernier réputé infidèle envers son épouse, avait l’habitude de vendre les cochons de son élevage, afin de dépenser l’argent avec des femmes, ou de partir en voyage. Il fut malgré tout extrêmement respecté autant pour ses qualités martiales, que pour son humanisme.
Pendant la deuxième guerre mondiale, il distribua tous ses vivres à des nécessiteux, et fut retrouvé mort de faim le 20 septembre 1945, à l’âge de 76 ans au nord d’Okinawa.
Kyan Chotoku ne donna aucun nom à son enseignement. Ses élèves donnèrent plus tard le nom de Sukunaï Hayashi-ryu, plus connu sous le nom de Shobayashi-ryu. Les idéogrammes peuvent être également traduits par Matsubayashi, ou bien même plus communément Shorin.
Ses élèves donnèrent naissance aux écoles suivantes :
Shobayashi ryu (Shimabukuro Taro), Shorin ryu Shaolin (Shimabukuro Eizo), Chubu Shorin-ryu (Shimabukuro Zenryo), Isshin-ryu (Shimabukuro Tatsuo), Matsubayashi-ryu (Nagamine Shoshin), Shorinji-ryu (Nakazato Joen), Chito-ryu (Chitose Tsuyoshi).
D’autres élèves prestigieux sont : Aragaki Ankichi, Gima Makoto, Matayoshi Shinpo, Chibana Choshin. Richard Kim.
Édité le 03.04.2013