Connu sous le nom de Oyadomari Kanken à Okinawa, ce dernier est né le 24 septembre à Shuri dans une famille noble. Il commença l’étude du karaté en 1897, sous la direction de Itarashiki Choiku. Puis la même année étudia le style Shorin-ryu, avec Ankoh Itosu, jusqu’à la mort de ce dernier en 1915.
Comme Toyama était instituteur de formation, il fut nommé assistant de Itosu en 1907 au Collège des professeurs de Shuri. En 1914 il obtint un poste à l’école primaire de Shuri. Il fut avec Gichin Funakoshi, le seul à obtenir le titre de Shihanshi (protégé), de la part de Itosu, accédant ainsi à l’enseignement caché de ce dernier.
C’est Kentsu Yabu qui devint par la suite son professeur, ainsi que Aragaki, Azato, Chibana, et Kanryo Higashionna. Il pratiqua également le Saï et le Bô avec Oshiro Chojo et Tana Senseï.
Il se rendit en 1922 (ou 1924) avec sa famille à Taïwan pour une durée de six ans. Il en profita pour s’entraîner avec Maître Chin Busai (Chen Fong Tai) de Taïpei, puis à Taichung avec Maître Rin Ken Do (Lim Fung Fong) dans plusieurs styles de combat, dont le Taku, Makaitan, Rutaobai, Ubo, ainsi que le l’art du Taï Chi Chuan.
Il revint au Japon en 1928, et ouvrit son premier dojo en 1930 à Tokyo, qu’il appela « Shudokan ». Sa synthèse de différents styles attira nombre d’experts d’Okinawa ou du Japon, qui vinrent pratiquer avec lui.
Dans son livre « Karatedo Taihokan » publié en 1960, il explique que les styles ne sont finalement que des noms, et que des principes communs se cachent derrière chacun d’eux, malgré le fait qu’ils soient connus par leurs noms. Il daigna à comprendre pourquoi les maîtres contemporains fondateurs d’écoles, donnèrent un nom à leur style.
En 1949, Toyama fonda la « All Japan Karatedo Federation» (Zen Nihon Karatedo Renmei) avec le Dr Tsuyoshi Chitose, Gichin Funakoshi, Kenwa Mabuni, et Higa Seiko. Cela permit de fondre l’art martial d’Okinawa dans le système japonais. En 1959, Toyama Kanken fonda une section de la « All Japan Karatedo » destinée à réunir toutes les écoles originaires d’Okinawa. Cette fédération fit la promotion de l’ancêtre du Full Contact, où les combattants portaient une armure dérivée de celle du Kendo, appelé « Bogu ». La même année, Toyama reçut une distinction d’honneur de la part du gouverneur d’Okinawa Sikioku Koshin.
Toyama a également apprit le « Kwan-bop », un art originaire du nord de la Mandchourie avec un coréen du nom de Yoon Byung In. Ces derniers auraient ainsi partagé leurs connaissances. Yoon Byung portait toujours des gants blancs pour cacher l’amputation de la moitié de la longueur de ses doigts à cause d’une brûlure. Ce dernier déclina plus tard l’offre de devenir le garde du corps du premier président coréen Syng-mahn Rhee, parce qu’il était supposé faire le salut militaire avec sa main handicapée, chose embarrassante pour lui. Il finit par disparaître de Séoul, laissant son école et ses élèves dans l’interrogation, pour suivre son frère qui occupait un poste de Capitaine dans l’armée au nord de la Corée. Il fut ensuite retenu là-bas par les militaires lorsque la Corée se divisa en deux le 25 novembre 1951. De janvier 1966 à août 1967, il fut affecté par le Comité du Sport du gouvernemet de la Corée du Nord à entraîner intensivement au Gyuck-Sul (forme de close combat) un groupe d’instructeurs trié sur le volet. Le gouvernement de Pyong-yang stoppa ensuite ce programme, et Yoon Byung In fut envoyé à Cheong-jin pour travailler dans une usine de ciment jusqu’à sa mort d’un cancer le 3 avril 1983.
En 1952, maître Onishi, un élève avancé, fonda le style « Koei Kan Ryu », avec la bénédiction de Toyama.
Sur ce qui allait être son lit de mort, il nomma le jeune Ichikawa Isao (1935 – 1996) à la tête de son dojo. Ce dernier s’installa à Vienne en 1968 et y fonda l’organisation « Doshinkan ».
En 1967, Michio Koyasu fonda le style Soryu. On vit son autre élève Byong Soon In disparaître lors de la guerre de Corée, pour ne réapparaître en Corée du nord qu’en 1995. Ses élèves, Lee Nam-suk fonda le Changmookwan (lieu pour le développement de l’enseignement militaire), et Park Chull-hee fonda le Kang Duk Won (lieu pour le développement de l’enseignement de la vertu).
Édité le 03.04.2013